Analyse d'oeuvres de schizophrènes

La schizophrénie est une maladie psychotique rare, c'est la plus grave dans le domaine de la psychiatrie. Beaucoup de patients se libèrent de leurs souffrances en dessinant ce qu'ils ressentent. Les dessins ci-dessous permettent d'observer la douleur des patients ainsi que les principales caractéristiques de leur maladie.

Ce dessin est l’œuvre d’un schizophrène paranoïaque. Il a été découvert dans un vieil asile. Il nous permet d'analyser d'une façon différente la schizophrénie et donc de mieux la comprendre. On constate sur l'œuvre une ambiance sombre et grise, les ombres représentées sur son corps traduisent une profondeur de l'être.

La représentation traduit deux âmes dans un corps qui se tiraillent, crient et souffrent. Le « corps » de cet être est maigre et squelettique, il apparaît comme un spectre. On devine une souffrance physique et psychique, par la séparation de son âme, mais aussi par la violence reflétée dans le dessin.

Le patient a probablement représenté inconsciemment sa souffrance intérieure qu'il ne peut expliquer. L'art lui a permis de retranscrire la douleur ressentie, comme pour un grand nombre d’autres patients.

Le dessin de ce patient traduit particulièrement bien l'angoisse qu'il ressent alors que celui-ci ne présentait pas forcément de dons artistiques. La maladie et la peur le rongent, ce sont les principales caractéristiques de la schizophrénie.

En une image, est décrite la désagrégation de la personnalité, c’est-à-dire sa décomposition, sa séparation et non pas son dédoublement. Le malade retranscrit son mal être dans ce dessin au travers de ce chef d'œuvre.

Le dessin ci-dessous est tiré du livre "La beauté insensée" de Hans Prinzhorn, dans lequel il recueille un grand nombre d'œuvres de patients provenant de plusieurs asiles européens. Ce livre nous a été prêté par la psychiatre, Dr Rey-Camet, que nous avons rencontré pour répondre à nos questions sur la schizophrénie.

Ce dessin est l'œuvre de Paul Goesch, né en 1885 et mort en 1940. C'était un architecte et un peintre atteint de schizophrénie, appelée démence précoce à l'époque.

Cette peinture suscite particulièrement l'angoisse et la peur de ceux qui la regardent. On observe un homme démembré avec chacune des parties de son corps encerclées et dispersées dans la mer. Le dessin du corps exprime un certain cauchemar avec la perte et la dispersion de l'esprit que provoque la maladie.

Le visage de l'homme ne montre aucune émotion et ce dernier semble regarder la destruction de son être. En effet on peut interpréter cela par un phénomène d'autodestruction durant la maladie.

Le style de cette peinture est contradictoire : elle traduit une ambiance morbide et un phénomène d'épouvante, tandis que les couleurs sont claires et les tons utilisés pour la peinture sont lumineux. Cette scène devrait susciter le dégoût, cependant, le découpage symétrique du corps, sans aucune trace de sang, donne un côté propre à la peinture.

Les hommes en arrière-plan semblent marcher sur l'océan, donnant un aspect fantomatique à l'œuvre.

Par déduction, cet homme avait le symptôme de dépersonnalisation, distingué par une perte du sentiment d'être soi-même qui s'accompagne souvent d'anxiété. Le schizophrène a l'impression que son corps est dissocié de sa personne, ou que ses membres pourraient se détacher.