top of page
Tag Cloud

Que se passe-t-il dans le cerveau ?

  • emmaiannaccone
  • 13 janv. 2016
  • 4 min de lecture

Aujourd'hui, nous savons que la schizophrénie n'est pas une maladie psychique.

C'est-à-dire une maladie mettant avant tout en jeu des facteurs psycho ou socio-environnementaux, comme le comportement des proches (parents, collègues, amis...). Cependant, elle demeure irréversible.

En effet, l'approche scientifique nous permet de décrire cette maladie comme une psychose du cerveau qui se manifeste à la fin de sa maturation et qui présente une anomalie au niveau du système nerveux central.

La schizophrénie n'est donc pas un trouble généralisé, ou motivationnel puisque les patients atteints de la maladie sont capables de réaliser de bonnes performances sur de nombreuses tâches cognitives complexes.

Le majeur problème des scientifiques est évidemment de déterminer son origine. Un grand nombre de recherches ont été effectuées pour trouver les différents facteurs de ce syndrome. Deux principales hypothèses sur l'origine de la maladie ont été mises en place par les scientifiques : l'origine neuro-développementale et l'origine génétique.

L'origine neuro-développementale :

Un patient souffrant de schizophrénie présente des anomalies cognitives, ce qui a

conduit les scientifiques à une hypothèse neuro-

développementale. Cette hypothèse s'appuie sur des anomalies des aires cérébrales présentes dans le cortex frontal.

Ces anomalies seraient des séquelles de perturbations précoces du développement du cerveau de l'individu lorsqu’il était encore dans le ventre de sa mère. Elles seraient à l'origine d'une désorganisation des connexions synaptiques. Une synapse étant la zone de contact qui s'établit entre deux neurones pour assurer le passage du message nerveux.

Cette hypothèse est suggérée par la mise en évidence de facteurs environnementaux qui provoqueraient ces anomalies du cortex frontal.

- Facteur viral : par exemple, beaucoup de patients schizophrènes sont nés lors des périodes d'épidémie de grippe, qui sont intervenues lors du second semestre de la grossesse.

- Facteur nutritionnel : carences vitaminiques précoces qui peuvent être à l'origine de malformations du système nerveux central, comme la fermeture du tube neural.

Ces anomalies seraient détectées pendant l'adolescence ou à l'âge adulte, par le développement d'une symptomatologie marquée par des perturbations cognitives motrices ou comportementales.

Pour mieux comprendre les mécanismes impliqués dans la schizophrénie, les scientifiques ont recours à l'utilisation de l'imagerie cérébrale.

Elle permet de comprendre trois symptômes de la schizophrénie : les troubles du langage, les troubles des fonctions cognitives et les troubles de l'affectivité.

La TEP (tomographie par émission de positions) nous permet de visualiser une activation anormale des aires cérébrales du langage se situant dans le lobe frontal antérieur. Ce dysfonctionnement montre que le schizophrène a, en général, du mal à choisir ses mots.

La TEP permet également de voir que les lobes permettant l’exécution d'une tache, c'est-à-dire les lobes pariétaux frontaux, sont moins actifs chez un patient souffrant de schizophrénie, ce qui pourrait expliquer sa difficulté à sélectionner des informations.

L'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRM) a permis d'observer qu'il existe des relations étroites entre les régions impliquées dans l'intégration des émotions et celles impliquées dans les fonctions cognitives.

Un trop d’affection perturberait le fonctionnement des régions permettant le contrôle de ces fonctions cognitives. Il a même été possible d'observer que certains lobes du cerveau seraient activés au moment même où le patient hallucine.

Grâce à l'imagerie de la morphologie du cerveau, les scientifiques ont pu constater une légère dilatation des ventricules, une symétrie de certaines régions temporales supérieures, qui normalement ne le sont pas, ainsi qu'une réduction des aires corticales qui interviennent dans la mise en mémoire à long terme et la mise en relation entre l'émotion et la mémoire.

Ainsi les scientifiques ont évoqué un modèle de schizophrénie : les anomalies anatomiques apparaîtraient pendant la petite enfance, et les anomalies fonctionnelles de la région corticale pendant l'adolescence.

L'origine génétique :

De nombreuses études montrent que la schizophrénie, comme beaucoup de maladies psychiatriques, est causée par l'action de plusieurs gènes jouant un rôle relativement faible, ce qui mène les scientifiques à vouloir démontrer une origine génétique de la maladie, influencée par des facteurs environnementaux.

Dans une famille atteinte de schizophrénie, on constate que la génétique intervient entre 50 et 80% : en effet, le risque global que cette maladie intervienne plusieurs fois dans la fratrie est de 10%.

Cependant, le mode de transmission de la schizophrénie demeure inconnu. Un gène majeur ne permet pas d'expliquer la majorité des cas de schizophrénie, on peut donc faire l'hypothèse que la maladie serait la conséquence de l'effet interactif de plusieurs gènes mineurs et de facteurs environnementaux.

Les risques de développer la schizophrénie sont de 5% si on a oncle, un cousin, un grand parent qui en souffre, de 10% s’il s'agit de la mère ou du père, des frères ou des sœurs, de 33% si les deux parents sont atteints.

Lorsqu'un père est âgé de plus de 50 ans au moment de la conception, le risque de schizophrénie est augmenté d'environ 3 fois chez l'enfant, comparativement aux risques observé chez celui conçu par un père plus jeune.

Chez deux vrais jumeaux, le risque de schizophrénie de l'un est de 30 à 40% si l'autre est malade.

Une étude faite en Suède par le Karolinska Institute émet une hypothèse telle qu'un nouveau bio marqueur de la schizophrénie pourrait être détectable par simple test sanguin.

En effet, les scientifiques ont identifié des changements épigénétiques dans le sang de patients atteints de la schizophrénie. L'épigénétique fait référence aux modifications qui touchent le génome, c'est-à-dire l'expression plus ou moins forte du gène mais qui ne modifie pas sa séquence.

Grâce à ces changements d'expression de gênes qui codent pour le sang, ils sont capables d'appréhender l'âge auquel la maladie est survenue et son degré de gravité.

Les chercheurs tentent actuellement de mieux comprendre l'influence des facteurs génétiques et environnementaux dans le déclenchement et l'évolution de la maladie. On estime un taux de personnes atteintes de schizophrénie plus élevé dans le milieu urbain. Le stress et l'immunité pourraient être déclencheurs de la maladie.

D'autres facteurs de risques plus tardifs sont désignés déclencheurs de la maladie, comme la consommation de substances psychogènes, tel que le cannabis. Même si on ne peut pas affirmer qu'il provoque la schizophrénie, sa consommation par des sujets fragiles peut précipiter la chute dans la maladie et peut augmenter la gravité et le nombre de rechutes : tous les psychiatres le reconnaissent. En effet, le cannabis provoque des hallucinations et des nouvelles sensations corporelles.


 
 
 

Comments


  • Grey Facebook Icon
  • Grey Twitter Icon
  • Grey Google+ Icon
bottom of page