Quelques artistes schizophrènes...

Parmi les individus atteints de schizophrénie, certains la transforment en un atout grâce à l’art. Ci-dessous, la présentation de deux artistes présentant des troubles psychologiques.

Aloïse Corbaz

Née à Lausanne (Suisse) en 1886, elle rêvait de devenir cantatrice et se passionnait pour l’opéra et le théâtre. Sa mère meurt en 1897, alors qu'Aloïse n'avait que onze ans. Cet événement marquera donc son enfance.

En 1911, Aloïse est bouleversée par une déception amoureuse avec un étudiant en théologie protestante dont la famille n'approuvait pas la relation. Elle part ensuite en Allemagne où elle rencontre l'amour une nouvelle fois. Suite à des problèmes de santé, son retour en Suisse provoque son isolement du monde extérieur entraînant ainsi ses premiers troubles psychiatriques.

Plus tard, en 1918, elle est d'abord internée à l’asile de Cergy puis en 1919 jusqu’à sa mort (1964), à l’asile de la Rosière, à Gimel-sur-Morges. Elle surnomme sa vie d’avant « le monde naturel ancien d’autrefois ». C’est dans les années 30 qu’elle débute le dessin, ce qui lui permet de transmettre les souvenirs de cette vie.

Ses premiers dessins sont faits secrètement sur des papiers journaux imprimés. Hans Steck, directeur et psychiatre de l'asile, est le premier à s'intéresser aux œuvres d'Aloïse. Tandis que le personnel de l'asile entamait leur destruction, il décide de les conserver. C'est Jacqueline Porret-Forrel, son amie, qui l'encouragea à continuer le dessin en lui donnant les matériaux nécessaires pour continuer ses œuvres.

La découverte des dessins d'Aloïse par Jean Dubuffet en 1946, fit naître une grande amitié et un grand respect entre eux. Plus tard, vers 1960, à la fin de sa vie, les pouvoirs publics commencent à s’intéresser à ses œuvres. Voulant vendre ou rendre meilleures ses peintures, ils la placent sous le contrôle d’un ergothérapeute. C’est à partir de ce moment que, d’après Porret-Forrel, « elle exécute des dessins inhabités et sans vie ».

Aloïse meurt quelques mois plus tard.

En 1951, Aloïse avait remis une de ses œuvres les plus impressionnantes à son amie et médecin, Jacqueline Porret-Forrel, intitulée « Le cloisonné de Théâtre », qui est aujourd’hui exposée dans le musée d’art moderne, d'art contemporain et d'art brut de Lille.

Aloïse a réalisé cette œuvre sur un rouleau d’une longueur de quatorze mètres, en cousant les différentes parties entre elles. Cette œuvre a été créée sous la forme d’une pièce de théâtre, mettant en scène la déception amoureuse d’Aloïse. L’œuvre se compose en trois actes.

Vincent Van Gogh

Autoportrait de Van Gogh, 1887

Vincent Van Gogh est né en 1853 aux Pays-Bas. C’est un très grand peintre et dessinateur, appartenant au courant de l’impressionnisme. Il est aussi à l’origine de l’expressionnisme (courant dans lequel le peintre se sert de l’extérieur pour exprimer ce qu’il ressent, représenter ses sentiments). Aujourd’hui ses œuvres sont reconnues et appréciées. Il est surnommé le « peintre maudit », car à l'époque elles étaient méprisées.

Certaines hypothèses démontrent que Van Gogh était atteint de schizophrénie, ou du moins de troubles psychiatriques. En effet, il présentait des hallucinations auditives et visuelles qui ont provoquées plusieurs fois son hospitalisation notamment après s’être mutilé l’oreille. Cependant, il n’a jamais été diagnostiqué comme réellement schizophrène, mais plutôt atteint de troubles bipolaires. S’ajoute à ces troubles sa consommation d’absinthe qui favorisait ses crises et hallucinations.

Il meurt en 1890 et tout le monde pense à un suicide, bien qu’aujourd’hui une autre hypothèse est avancée : celle de l’homicide involontaire.

On estime que Van Gogh a réalisé ses œuvres sous l’influence de sa folie et de ses troubles, qui l’ont poussé à exprimer ses sentiments.

Il voyait le monde comme une nature-morte, qu'il avait besoin de reproduire afin de la rendre vivante à ses yeux. Il représente notre monde sous un angle différent, et à travers ses peintures irréalistes.

Voici une œuvre très connue de Vincent Van Gogh, « La nuit étoilée », peinte à l’huile en 1889.

Van Gogh réalise cette œuvre lors de son internement à l’asile du monastère Saint-Paul-de-Mausole. Il y représente ce qu’il pouvait voir de sa chambre mais une grande partie provient de son imagination.

On remarque sur sa peinture son impulsivité et une certaine violence qui peuvent s'expliquer par ses nombreuses crises ayant eu lieu lors de son internement.

Dans le ciel, les étoiles dessinent un tourbillon et les arbres, des flammes.

Au-delà de cette représentation artistique impressionnante, cette œuvre laisse transparaitre l’état psychologique de Van Gogh.

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